Paolo Cognetti・Les huit montages

 

Acte II – Roche « Sur toute la face nord, c'était encore l'hiver. La neige épousait les formes de la montagne comme sur le négatif d'une pellicule, avec le noir des rochers qui se chauffait au soleil et le blanc de la neige qui survivait dans les zones d'ombre. »


Les huit montagnes est un livre brut, sauvage et classique dans le sens où il aurait pu être écrit il y a cent ans... Les passionnés de montagne, d'alpinisme, de randonnée, se doivent de le lire car ils y trouveront tout ce qu'ils chérissent. Le narrateur, Pietro, est un garçon de Milan qui vient passer tous ses étés à Grana, village du Val d'Aoste, avec ses parents. Il y rencontre Bruno, le seul jeune du village avec qui ils deviendront frères. A trois avec son père ils grimpent sans répit le mont Rose et ses glaciers en laissant à chaque fois un petit mot dans le cahier de la boite d'acier blanc située sur chacun des sommets. Une fois ce sera « C'est dans le souvenir que se trouve le plus beau refuge. » Il s'agit aussi de filiation père fils. La relation entre Pietro et Bruno, deux individus plutôt taiseux, fait penser au tome 3 d'Elena Ferrante, Celle qui fuit et celle qui reste : Pietro le citadin qui boudera la montagne pour Turin un temps avant d'y revenir, et Bruno le montagnard qui connaît chacun de ses recoins et y passera sa vie. J'ai adoré la plume de Paolo Cognetti, pure et nostalgique, j'ai hâte qu'il écrive autre chose, il vie dailleurs isolé dans la montagne pour cela, et c'est BEAU!!

 
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304 pages @editionsstock