Claire MARIN・Rupture(s)
la philosophe CLAIRE MARIN brosse en un peu plus de 150 pages et onze chapitres les différentes ruptures qui marquent nos vies, À commencer par la naissance.
Quand on pense au mot “rupture”, la première qui nous vient à l’esprit est souvent la rupture amoureuse. Pourtant, à bien y regarder, nous avançons dans nos chemins de vie qu’au fur et à mesure des “ruptures” qui nous arrivent, sont inévitables et englobent donc des cissions plus ou moins nettes.
Le besoin de couper avec son ancien moi, quand un sentiment de ne pas être à sa place se fait beaucoup trop fort et que ça devient soi OU les autres, même les adorés, comme une pulsion de vie ... La rupture avec la mère et les parents de façon plus générale, avec qui il est nécessaire de rompre afin de pouvoir (enfin) être soi. La rupture aussi suite à la maladie, à l’accident. La rupture professionnelle quand on prend le large par rapport à qui l’on est vraiment. Il s’agit ici du chemin pour devenir soi e avoir le courage d’être soi.
J’ai aimé :
- Pas de démagogie ici, l’auteure affirme que oui, parfois, même souvent, la rupture ne sert à rien. Il est faut de penser qu’un souffle de liberté dingue et un champ des possibles s’ouvre de façon miraculeuse. Oui, parfois la rupture n’a pas d’explication et il faudra bien souffrir et avoir beaucoup de force afin d’en créer qqch. Oui, le désamour d’un parent gravement atteint par Alzheimer (par exemple) existe et n’est pas sujet à culpabilité quand l’autre ne ressemble plus en rien que ce soit physiquement ou mentalement à l’être aimé.
- Les nombreuses références bibliographiques aussi bien dans la littérature contemporaine avec Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard que Charles Juliet ou Marguerite Duras, qu’Anne Dufourmantelle et des philosophes anciens.
J’ai moins aimé :
- Le livre reste trop en surface pour ceux qui sont déjà sur un chemin avancé étant donné qu’un thème de chapitre est lui-même sujet à sa propre bibliographie ! Exemple : En cas d’amour de Dufourmantelle pour la rupture amoureuse... Mais gageons qui donnera envie à certains de se plonger dans la philo comme…remède à la mélancolie ;) !
160 pages aux Édition de L’Observatoire, Collection La Relève