Sigolène Vinson・Les Jouisseurs
« Parce qu’alors elle avait disparu, dans le baiser et dans l’alcool, répondant à peu de chose près à la prescription du guérisseur de Boutlelis : contre les tempêtes de l’esprit, le grand soleil du rapport sexuel. Et dans l’abandon de l’étreinte, à l’instant plein du plaisir, son rêve d’inintelligence s’était réalisé. »
« Parce qu’alors elle avait disparu, dans le baiser et dans l’alcool, répondant à peu de chose près à la prescription du guérisseur de Boutlelis : contre les tempêtes de l’esprit, le grand soleil du rapport sexuel. Et dans l’abandon de l’étreinte, à l’instant plein du plaisir, son rêve d’inintelligence s’était réalisé. » – Léonie.
« Si un jour elle devait écrire un livre, elle raconterait l’histoire d’une femme en caravane. Celle aussi de son mari, en caravane comme elle. Des êtres instinctifs aux désirs et besoins organiques, des constitutions fortes mues cependant par des considérations autres que le sang qui coule dans leurs veines, désireuses de recouvrir leur nudité de poésie et de philosophie danoises. » – Eléonore.
Sigolene Vinson est une ancienne avocate, journaliste juridique @charlie_hebdo_officiel et romancière. J’ai adoré ce livre, très original, hyper frais et complexe à la fois ! Une bouffée d’air frais qui ne répond à aucun critère. Déjà par la forme : s’entrecroisent l’histoire principale d’Eléonore et Olivier qui vivent reclus dans la montagne suisse et dérobent un automate « L’Ecrivain » // des extraits de notice technique de ce dernier // le livre écrit en parallèle qui raconte l’histoire de Léonie (corse) et Ole (danois) sorte de contrebandiers au Maroc sous le régime du maréchal Lyautey. C’est haut-en-couleurs !
Jouisseurs, pourquoi ? Déjà parce que au sein de chacun des couples existe un attachement viscéral entre ses moitiés, qui s’imbriquent, se complètent et s’auto suffisent. D’autre part parce qu’ils ont chacun leurs petits arrangements avec la réalité : alcool frelaté, psychotropes, haschich, panne d’inspiration ...
A mon avis ce livre est clivant, mais ce n’en est que pour le meilleur pour ceux qui sauront l’apprécier ! ;)
181 pages @editionsdelobservatoire