Louis Aragon・Aurélien

 

Aurélien ou le goût de l’absolu ! 


Écriture fine, fluide et évidente pour ce classique publié en 1944 chez Gallimard. On est à l’entre deux guerres, Aurélien a ses camarades de la Première Guerre à Paris et son goût immodéré des femmes qu’il aime classer selon des critères bien personnels : les excitantes, les aimables, les folies ...

Aurélien, c’est l’histoire d’un loser de bonne famille qui passe des journées à glander sur l’île saint Louis en attendant que le ciel lui tombe sur la tête. Bérénice, c’est la femme de province marié à un pharmacien amputé d’un bras même pas « grâce » à la guerre. En plus il est chauve, en plus il est gras, en plus il est rose comme un cochon.

Jusqu’à quel point le goût de l’absolu, l’idéal du Prince charmant ou de La Femme, peut-il vous empêcher d’être heureux ? C’est l’histoire d’un amour non consommé mais qui fait croire que quelque part notre vie n’aura pas servi à rien, puisqu’on aura touché du doigt le bonheur sans oser se brûler les ailes. C’est beau et c’est pathétique à la fois. Un chef-d’œuvre à lire ! Car le sujet est universel et traité de fond en comble : attente, jalousie, espoir, rejet, désir brûlant, dégoût, sublime, désespoir...

« De ce qui fait son bonheur, il exige toujours davantage. Il détruit par une rage tournée sur elle-même ce qui serait son contentement. Il est dépourvu de la plus légère aptitude au bonheur. J’ajouterai qu’il se complaît dans ce qui le consume. »

« Comme si les hommes et les femmes, c’était la même chose. »

 
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696 pages chez Folio