Jean-Phillippe Toussaint・Faire l’amour/Fuir/La Vérité sur Marie/Nue
« Jean-Philippe Toussaint a écrit 4 livres qui retracent 4 saisons de la vie de Marie Madeleine Marguerite de Montalte, créatrice de haute couture et compagne du narrateur. »
J’aurais pu en faire 4 différentes rubriques « Livre-métro » car le format s’y prête, mais je les ai lus d’une traite et malgré les 11 années qui séparent la publication du premier tome et du dernier, ce qui est génial c’est de lire cette histoire d’amour, de vie, de mort, comme un seul livre puisqu’il ne s’écoule qu’une année à travers le récit. A noter que vient d’ailleurs de sortir en 2017 le livre complet « M.M.M.M. » mais pour des raisons pratiques j’ai préféré me procurer chacun des exemplaires.
Faisons le tour du cadran :
Faire l’amour, hiver. 2002. 184p.
Fuir, été. 2005. 192p.
La Vérité sur Marie, printemps-été. 2009. 208p.
Nue, automne-hiver. 2013. 170p.
J’ai été séduite des le début par le concept comme je l’avais été par les Contes d’été, d’hiver etc d’Éric Rohmer au cinéma. Ce qui est fascinant c’est la découverte d’une femme, Marie, par les yeux de son compagnon, le narrateur donc. Pourtant, le premier livre est l’histoire de leur rupture, entre Tokyo ou Marie doit exposer ses œuvres et Kyoto ou le narrateur s’enfuit se réfugier dans sa douleur chez un ami. « Fuir » se passe à Shanghai et Pékin et est plus axé sur le narrateur. J’ai personnellement préféré « La vérité sur Marie » qui se passe à Paris et l’Ile d’Elbe avec des flashbacks au Japon. « Nue » termine en apothéose à l’île d’Elbe où a grandi Marie avec son père. Je vous conseille de lire les quatre pour comprendre l’œuvre de Toussaint dans sa globalité, c’est-à-dire à travers les aléas d’une histoire d’amour contemporaine.
Difficile de choisir qu’une citation :
« Il y avait toujours eu, chez Marie, une qualité d’émotion incomparable, qui ne tenait pas tant aux circonstances réelles qui provoquaient ses réactions affectives qu’à cette disposition océanique que j’avais repérée en elle, qui acerait sa sensibilité, l’exacerbait et faisait vibrer ses sentiments avec une intensité hors du commun. »
Aux Éditions de minuit