Phillippe Pollet-Villard・L’enfant-mouche

 

«  Elle essaie de se concentrer, éprouve une vraie difficulté à transformer ces mille kilos de blé en farine sans imaginer les effluves d’une demi-tonne de baguettes de pain sorties du four. Quel est le poids de l’odeur du pain lorsqu’on n’en a pas mangé depuis des semaines ? Quel est le facteur de multiplication des jours sans ? Ça obsède la gamine. »


En ce jour de remise de Prix, je prends le parti de vous parler d’un livre qui m’a tenue en haleine tout le week-end! Philippe Pollet-Villard, réalisateur et écrivain, s’inspire de son histoire personnelle, puisque le récit est tiré de l’enfance de sa mère.

En 1944, Anne-Angèle est infirmière à Casablanca. Elle est appelée d’urgence à Paris, ou sa sœur vient de mourir. Petit hic, elle lui a laissé l’obligation morale de s’occuper de Marie, orpheline « aux origines troubles ». Ensemble, elles fuient à la campagne en ce temps d’occupation allemande et connaissent la misère noire de la population civile à cette période.

Ce livre est très intéressant dans le réalisme de la vie des « gens simples » à la campagne à la fin d’une guerre dont on ne voit pas arriver le bout. Le courage, la force de caractère, l’instinct de survie et la malignité d’une enfant de 10 ans, Marie donc, remettent les idées en place. Prête à tout pour survivre, elle croise sur sa route des personnes malintentionnées mais s’en tire grâce à son cœur pur.

Personnellement, cette époque de l’Histoire me passionne et je n’avais jamais lu d’ouvrage traitant le sujet sous cet angle. Le mythe des super résistants qui plaît tant aux français au lendemain de la 2GM en prend pour son grade... et l’humain est bien peu de chose quand il s’agit de vivre telle une bête.

Alors oui c’est dur, mais l’attachement aux personnages se renforce au fil des pages et tout cela en fait un très bon roman!

 
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420 pages aux Éditions Flammarion