Anne Dufourmantelle・La Sauvagerie maternelle
Avant de revenir vers vous avec ma review du livre de Jankelevitch qui demande un temps d’assimilation, je fais un petit détour par Anne Dufourmantelle dont j’ai absolument tout lu : vous n’avez pas fini d’en entendre parler ici !
Nous ferons un portrait plus détaillée de cette femme admirable morte prématurément l’été dernier en essayant de sauver deux enfants de la noyade. Destin tragique pour cette psychanalyste et philosophe hors du commun. Cette première particularité fait, selon moi, que ses livres sont un bon démarrage lorsqu’on n’est pas habitué à lire de la philosophie à proprement parler. En effet, dans ses ouvrages elle reprend beaucoup de cas des patients qu’elle a eus, mais aussi des références à des philosophes connus ou encore à Freud, et enfin à la littérature et les mythes qui en découlent.
Chacun et surtout chacune d’ailleurs, a un jour ou l’autre le besoin de comprendre les liens si particuliers qui l’unissent à sa mère. Ils sont rarement neutres. A travers des situations de maternité très différentes les unes des autres (baby blues, abandon, adoption, transfert de la mère à l’enfant etc.) ce livre peut donner des clés de compréhension. Et fait retourner le lecteur à l’origine de ce lien de peau unique et viscéral, animal et sauvage en fait ...
« Car il s’agit bien de cela : naître deux fois. Qui sont les êtres nés une seconde fois, ceux-là seuls sont vraiment vivants, vivants et libres. »
« Et le monde maternel, matriciel, alors, ne sera d’aucun secours, sinon du poids de ce que la mère aura ouvert ou empêché, accompagné ou interdit, signifié ou trahi, une première fois, en donnant la vie à son enfant.»
279 pages chez Rivages Poche