Sarah Bakewell ・Au café existentialiste, La liberté, l’être et le cocktail à l’abricot

 

Sarah Bakewell est une essayiste anglaise née en 1962 et vivant à Londres. Elle a connu un immense succès avec son ouvrage How to live ? ou Comment vivre ? en français (me remerciez pas ). Elle nous entraîne dans le Paris de l’entre-deux guerres et nous plonge dans l’histoire d’un courant fondateur de la pensée du XXe siècle.


Ce livre brillant et très dense avec une bibliographie longue comme le bras, est « Une merveilleuse et intelligible combinaison de biographie, philosophie, histoire, analyse culturelle et réflexion personnelle. » d’après The Independent. Quiconque s’est déjà intéressé à l’œuvre de Jean-Paul Sartre ou de Simone de Beauvoir doit le lire ! Il est fascinant de voir comme des penseurs aussi importants d’un point de vue sociétal et politique ont su toute leur vie évoluer et faire évoluer leur pensée en fonction du monde qui les entourait. Ils ont su appliquer directement leurs idees et leur philosophie a leurs propres actions, à leurs propres vies. Ils responsabilisent l’humain après des philosophes majeurs comme Heidegger qui étaient au final dans un monde d’idées. Grande découverte que Merleau-Ponty (Phénoménologie de la perception) aussi, qui est selon l’auteure le seul aujourd’hui avec Beauvoir ayant laissé un héritage culturel durable.

D’un point de vue historique il est passionnant de comprendre quelles conséquences ont eu la 1ère GM puis la 2nde sur la pensée occidentale. Aujourd’hui il est compliqué de percevoir les concepts de l’existentialisme car la liberté et l’individualisme coulent de source mais ne pas oublier que c’est récent. Pourquoi des intellectuels comme Sartre ont pu être séduits par le communisme ? Quelles querelles animaient les intellectuels européens jusqu’aux 80s ?

« Nous ne pouvons jamais passer définitivement de l’ignorance à la certitude, car le fil de l’enquête nous mènera constamment à l’ignorance. C’est la description la plus alléchante de la philosophie qu’il m’ait été donné de lire, et la meilleure raison d’en faire, même et surtout quand elle ne nous éloigne pas de notre point de départ. »

 
 

«  Nous ne pouvons jamais passer définitivement de l’ignorance à la certitude, car le fil de l’enquête nous mènera constamment à l’ignorance.»