François Jullien・Près d’elle, Présence opaque, présence intime

 

Après son essai intitulé De l’intime, François Jullien continue d’explorer et d’expliquer le concept de « l’entre » entre les amants. C’est à cette condition que « l’intime » entre deux sujets se construit, dès lors que la présence, « l’être », détruit la tension amoureuse entre eux. Finalement, il s’agit bien là « d’entre » –tenir la relation amoureuse.


Cet essai court et facile d’accès ouvre une porte incroyable à une nouvelle façon d’aborder la relation amoureuse. Je vous le conseille vivement ! Pour les amoureux de littérature française, il a également le mérite de proposer une autre lecture des classiques tels que Madame Bovary de Flaubert, des Essais de Montaigne ou encore des Confessions de Rousseau...passionnant !

« Car ne serait-ce pas là — plus essentiellement — que la présence, de ce qu’elle se réalise, se désactive ? Donc n’est plus effective : qu’elle s’efface, s’absente, dans son étalement ? »

« Que la présence veuille l’absence, ou la proximité la distance, est ce qu’ont reconnu de longue date les moralistes, quitte à le réduire trop commodément au psychologique. On l’illustre d’ordinaire dans la vie du couple, sans guère s’élever au-dessus de ce qu’en dit le bon sens : qu’une présence continue, entre l’un et l’autre, « refroidit » les sentiments de l’un pour l’autre et en vient à lasser (Essais, III, 9); qu’une telle « assiduité » « blesse » la relation, au lieu de la conforter, et qu’il faut rendre à l’Autre son étrangeté. »

 
 
125 pages aux Éditions Galilée

125 pages aux Éditions Galilée

« Car ne serait-ce pas là — plus essentiellement — que la présence, de ce qu’elle se réalise, se désactive ?»