Sénèque・De la tranquillité de l’âme
C’est la première fois que je trouve Sénèque insupportable ! Son ton dans ce court texte - qui prend une nouvelle fois la forme d’une lettre ouverte à son élève Serenus - fait très donneur de leçons. On est alors en l’année 55 de notre ère...
Mais bon, si on met de côté les propos misogynes ainsi que ceux au sujet de leurs esclaves respectifs, on se dit qu’il était plutôt clairvoyant le type !
Sénèque était immensément riche et reconnu, alors même si à l’époque il ne se pose pas en exemple, il la pousse un peu quand il dit que pauvre ou riche, « la limite qu’il est souhaitable de fixer à nos ressources financières, c’est celle qui nous met à l’abri de la pauvreté, sans beaucoup nous en éloigner. »
MAKE IT RAIIIIN !
Bon, je vous rassure, il y a quand même des idées sublimes notamment sur le concept de frugalité - même si on se dit que c’est plus facile à dire qu’à faire...
Le bonheur est clairement un état d’esprit pour lui, qui ne saurait être le fruit de contingences matérielles externes à l’âme. Pour lui, « Toute vie est un esclavage. » à chacun sa peine donc. La tranquillité de l’âme réside pour Sénèque dans un juste équilibre en toute chose, puisque dès qu’il y a excès l’homme n’est plus dans le juste.
Le stoïcisme appelle ici à se surveiller, à ne pas se trouver des excuses tout en annonçant que l’homme sage a confiance en lui, à choisir avec soin les personnes avec qui nous traitons et faisons notre vie, et à savoir se détacher totalement du regard du public et des éloges pour se concentrer sur le fond. Enfin, l’homme n’est pas fait pour l’inactivité et ce serait sympa qu’il ne geigne pas trop quand même !
114 pages chez Rivages Poche Petite Bibliothèque