Catherine Cusset・L’autre qu’on adorait

 

« La vie est ailleurs : dans cette amitié de garçons joyeuse et affectueuse; dans ces instants de vie intérieure volés au temps que Joyce appelle des épiphanies. Tu t’installeras le moins possible. Tu aimes par-dessus tout la condition de touriste et d’ami. Tu seras le braconnier du temps, le voyageur de Baudelaire au cœur léger semblable à un ballon, celui dont le désir a la forme des nuées. »


Cette fois allusion explicite à la chanson « Avec le temps » de Léo Ferré (cf la dernière chronique « livre métro » avec Clair de femme) avec le titre L’autre qu’on adorait de Catherine Cusset.

Thomas, brillant, hypersensible, vivant intensément et la brûlant par les deux bouts n’aura pas de chance dans sa vie. A vouloir tout avoir, il se perd en partant aux États-Unis à Columbia faire ses études de lettres puis y enseigner. Comment qqn de si prometteur et charmeur peut-il terminer par se mettre un sac en plastique sur la tête après avoir ingurgiter beaucoup trop d’alcool et de médicaments ? Il y a une raison, tout-à-fait rationnelle voire même médicale, qu’il découvrira malheureusement trop tard.

On apprend à connaître la vie du personnage à travers un chant d’amour que son amante puis meilleure amie et âme-sœur lui adresse, la narratrice s’adressant à lui avec « tu » pendant tout le récit. J’ai adoré ce roman, je l’ai trouvé extrêmement puissant, jamais mièvre, prenant, une magnifique découverte que celle de cette auteur! A noter que ce livre était finaliste du Goncourt 2016.

 
l’autre_qu’on_adorait.jpg

320 pages @folio_livres