Romain Gary・Clair de femme

 

«  -On ne va pas commencer par déplacer des montagnes. Soyez tranquille, les montagnes viendront nous trouver. Si vous croyez qu’il y a chez moi en ce moment un côté « a votre bon cœur madame », vous vous trompez. Et je ne vous dit pas : « Je vous aime. ». Je dis : essayons. Il n’y a aucune raison de respecter le malheur. Aucune »


J’ai donc commencé l’œuvre de Romain Gary avec Clair de femme. Il est publié en 1977 alors que Gary se suicide en 1980 à Paris un an après Jean Seberg, et on sent déjà poindre l’angoisse de la vieillesse et un certain « avec le temps va, tout s’en va ... » 

Michel est fou amoureux de sa femme, Yannik, et ils sont heureux ensemble. Mais elle est condamnée à mourir. Elle lui fait promettre de la faire survivre à travers un autre amour, c’est-à-dire une autre femme. C’est là que Michel qui devait partir à Caracas rencontre Lydia par hasard car il n’a pas d’argent pour régler son taxi ! Elle même, à la chevelure blanche évanescente, est bouleversée par la mort de sa fille dans un accident de voiture quand son mari conduisait...

Ce livre sublime et drôle à vous faire pleurer est teinté par les années 70. Il m’a fait pensé aux Choses de la Vie de Claude Sautet. Mais aussi au concept de l’intime, de « l’entre » développé par le philosophe François Jullien. C’est aussi une bouffée d’oxygène pour ceux qui auraient peur de vieillir !

 
clair_de_femme.jpg

178 pages @folio_livres