Ivan Jablonka・En camping

 

« Notre style de vacances était aristocratique, parce qu’il valorisait la liberté, le plaisir, la découverte, l’échappée belle, mais il était aussi foncièrement démocratique : pas cher, pas consumériste, pas tape-à-l’œil, pas couche-tard, pas compliqué, quelque chose d’accessible, de proche, de simple, quasiment rudimentaire, une locomotion terrestre, un contact direct avec les gens, des haltes toujours respectueuses de la nature, des coutumes et des produits locaux (...). En un mot, une grande vadrouille à l’échelle de l’Europe. Maître de soi, mais pas chez soi. »


Ivan Jablonka, historien, journaliste et écrivain-essayiste dont j’avais adoré l’enquête « Laetitia », revient sur son enfance et son adolescence à travers ses vacances d’été. Pendant une dizaine d’années, ses parents l’emmèneront lui et son frère en Combi Volkswagen avec une ou deux autres familles d’amis faire le tour de la Méditerranée, le dernier voyage ayant lieu en 1989.

C’est autobiographique, sociologique, historique, il y est question de famille, de transmission, de vie en communauté, d’éducation, et surtout, de liberté. Avant le bonheur, l’auteur comprend que c’est sa liberté qui le rendra heureux.

Très intéressant de voir comment nos vacances d’été, au-delà d’être un fort dénominateur social, fabriquent une partie de nous et laissent des souvenirs indélébiles. Le père de l’auteur, juif et orphelin, les passait dans des foyers communistes et c’était pour ses enfants un devoir que d’être heureux à travers ces paysages parcourus...

 
en_camping_car.jpg

172 pages @editionsduseuil – Collection La Librairie du XXIe siècle