Marguerite Duras・La Douleur

 

La Douleur, de Marguerite Duras – « C’est celle de la peur, chaque jour, atroce, écrasante. »


  • Magnifique journal de Marguerite Duras, écrit lors de l’attente de son mari Robert L. déporté. Le film combine ce journal ainsi que « Monsieur X. dit ici Pierre Rabier ».
  • Il s’agit donc de l’attente insoutenable de son mari - dont elle est alors séparée, fréquentant D., qui fait également parti d’un mouvement de Résistance. Cet infâme Rabier fait miroiter à la narratrice qu’il a des infos car il est de la Gestapo... mais il est surtout fasciné par les intellectuels, les artistes et les écrivains.
  • Ce texte court se lit d’une traite, et étant cinéphile je ne voulais pas refaire la même erreur qu’avec La Promesse de l’Aube dont j’ai vu l’adaptation ciné mais toujours pas lu le livre ! J’avais également lu et vu L’Amant qui m’avait bcp marquée, ici le ton est plus grave et prend aux tripes. La douleur a parfois trait à la folie.
  • « Ils étaient arrêtés, enlevés, emportés loin de France. Et jamais plus on n’avait de nouvelles d’eux, jamais le moindre signe de vie, jamais. Même pas prévenir que ce n’était plus la peine d’attendre, qu’ils étaient morts. Même pas arrêter l’espoir, laisser la douleur s’installer pendant des années.(...) Mais quand on y pense comme ça, tout à coup, on se demande qui d’autre a fait ça ? Qui a fait ça ? Mais qui ? »
  • « Il pourrait revenir directement, il sonnerait à la porte d’entrée : « Qui est là. - C’est moi. » Il pourrait également téléphoner dès son arrivée dans un centre de transit : « Je suis revenu, je suis à l’hôtel Lutetia pour les formalités. » Il n’y aurait pas de signes avant-coureurs. Il téléphonerait. Il arriverait. Ce sont des choses possibles. Il en revient tout de même. Il n’est pas un cas particulier. Il n’y a pas de raison particulière pour qu’il ne revienne pas. Il n’y a pas de raison pour qu’il revienne. Il est possible qu’il revienne. »
 
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210 pages @editions_pol