Milan Kundera・L’insoutenable légèreté de l’être

 

« La vie humaine n’a lieu qu’une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier qu’elle était la bonne et qu’elle était la mauvaise décision, parce que, dans toute situation, nous ne pouvons décider qu’une seule fois. " Tomas se disait : coucher avec une femme et dormir avec elle voilà deux passions non seulement différentes mais presque contradictoires. L'amour ne se manifeste pas par le désir de faire l'amour (ce désir s'applique à une innombrable multitude de femmes) mais par le désir du sommeil partagé (ce désir la ne concerne qu'une seule femme. »


Le titre du chef d’œuvre de Milan Kundera, écrivain tchèque qui s’installe en 1975 a Paris, est si austère et intriguant que je viens juste de sauter à l’eau. Il se lit en fait facilement, est profond voire philosophique par moment et en même temps limpide et évident. Il touche – à travers le récit de l’histoire d’amour des personnages principaux Tomas et Tereza - a tous les thèmes essentiels. Le panel de personnages secondaires est assez riche pour compléter un tableau de conceptions de l’amour et de ce qui fait le bonheur de chacun passionnant : Sabina artiste peintre et meilleure amie/maîtresse de Tomas, ou encore son amant Franz lui-même marié a Marie Claude etc. Il n’y aurait pas d’amour heureux mais des successions de hasards qui font par exemple qu’un être plus faible qu’un autre va choisir d’aimer plus fort que lui alors qu’ils ne peuvent se rendre heureux mutuellement. A cela s’ajoute un thème historico-politique à travers l’occupation communiste russe de Prague très intéressant notamment du point de vue des « intellectuels. » Cela s’avérera dramatique pour le héros qui se retrouve de chirurgien réputé à laveur de carreaux pour avoir exprimé ses opinions à un journaliste. « Il n’est rien de plus lourd que la compassion. Même notre propre douleur n’est pas aussi lourde que la douleur coresentie avec un autre, pour un autre, à la place d’un autre multipliée par l’imagination, prolongée dans des centaines d’échos. » Un livre qu’il faut absolument avoir lu !

 
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476 pages @edition