Vanessa Schneider・Tu t’appelais Maria Schneider
premier document lu dans le cadre du grand prix des lectrices elle 2019, j’ai autant aimé qu’été gênée a posteriori par le but de ce livre…
« Tu t’appelais Maria Schneider ». Tu es morte à 58 ans et tout ce qu’a trouvé @liberationfr c’était mettre une photo de toi dénudée en une. Comme si tu n’étais que le symbole d’une liberté sexuelle débridée du début des 70s.
Tout le monde connaît Maria Schneider à travers ce prisme la, celui d’un Dernier Tango à Paris qui s’est bien servi d’elle. Qu’est-ce qu’elle avait à dire, elle n’était rien ni personne et avait la chance que dis-je l’immense privilège de tourner avec Bertolucci avec pour partenaire de jeu le monstre Brando.
Au début, je me suis interrogée : si le public aime se rappeler de l’actrice sous cet unique prisme, alors le livre aura son succès bien grâce à lui aussi, non ? Mais Vanessa Schneider le dit si bien, elle qui a proposé à sa grande cousine Maria d’écrire ensemble son histoire, cette histoire c’est aussi la sienne et celle de sa famille.
C’est intéressant de revivre la bien-pensance de l’époque, si hypocrite. De vivre avec une famille baba cool dans une barre HLM du 13eme arrondissement de Paris, chez les parents de l’auteure qui accueilleront si souvent l’actrice. Comment ne pas être émue par ce fléau qui brise des familles entières, la drogue? Quand les proches n’ont d’autres choix que d’être là pour subir le spectacle d’un sabotage suicidaire qui fut celui de Maria Schneider, promise aux meilleurs auspices pendant si peu de temps. Une étoile filante.
Passionnant aussi aujourd’hui d’avoir la genèse du mouvement #metoo , de croiser une Brigitte Bardot dont Maria était la protégée qui arrête le cinéma peut-être par ras le bol d’être un simple objet du désir masculin. La société de l’époque jugeait tant !
Ce livre, écrit à la première personne et qui s’adresse directement à Maria, même si elle n’aurait pas aimé que l’on raconte ses fresques comme le précise Vanessa Schneider, est un hommage vibrant qui va au delà des souvenirs familiaux pour nous plonger dans cette époque si particulière et pourtant si proche.
A LIRE SI : Vous êtes friand de règlements de comptes familiaux en public !!
249 pages chez Grasset